Saveurs d’été
- samedi 17 juillet 2010
- Publie dansPoémes saisons
- ParVincent
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« Il y a dans les choses simples une vérité à découvrir, une émotion à retenir, un rêve à inventer. »
Philippe de Frémontpré
(Au-delà de l’innocence)
Saveurs d’été.
Les voilà partis, à la ceinture la clef des champs,
Ils retrouvent le soleil, leurs plages d’enfants,
Les chansons de colo,
Les courses d’escargots.
Perché, dessus la voiture,
En étrange voilure,
Un bric à brac mal ficelé,
De valises bedonnantes, de bouées déjà gonflées.
Une odeur de baguette baigne l’habitacle,
Chacun roule vers ses rêves,
Ceux d’hier, ceux d’une ballade sur la grève.
Petit monde préservé, un vrai tabernacle.
Assoupi contre la vitre, petit Simon,
Cherche en ses souvenirs, une couleur
Un prénom, un rire, de l’année d’avant à la même heure.
Aura-t-elle grandie ?
Aura-t-elle, encore, cette élégance,
Ce regard sans oubli,
Gardé, précieusement du bout de l’enfance ?
La maison est la même, cachée sous les pins.
Le lierre mange, un peu plus, la façade,
Un volet claque, toujours et encore,
Les épines tombées crépitent sous les pieds,
Les premiers embruns colportent les bruits du port,
Comme une bienvenue, un bonjour,
En aller-retour.
Le balcon ensoleillé n’attend plus qu’une aubade,
Où quelques pensées perdues dans les étoiles.
La main sur le portail,
Les yeux se ferment à l’envol d’une tourterelle.
Chacun s’emplie le poitrail,
D’une autre liberté, de senteurs nouvelles,
Faites de nature, de glaces à la crème,
De couleurs jetées sur une toile.
Il lui fallait, en être certain !
A peine débarqué,
Il courut sur l’allée balayée par le vent
Contourna la bâtisse,
Fit encore une centaine de mètre, haletant,
S’arrêta net ! Il est là !
Son océan !
Au bord de la falaise, comme au bord d’un abysse,
Un bonheur silencieux à éclater le cœur.
A perte de vues, les flots majestueux,
Tutoyant l’horizon en ébats amoureux.
Quelques voiles guerrières affrontent le colosse,
Glissant habilement entre creux et bosses.
Ces vagues, infatigables,
Roulant, sans cesse, quelques galets arrachés à la terre.
L’important, pensa t il, n’est pas ce que l’on voit,
Mais ce que l’on sent, devine et perçoit.
Vincent
« L’important,… n’est pas ce que l’on voit,
Mais ce que l’on sent, devine et perçoit. »
Et comme dit St-Exupéry
On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.